Written by aaSSfxxx -
Je sais déjà que le titre de cet article fera frémir certains, rire d'autres, ou choquera certains puristes. Certains se demanderont quelle quantité de chocapicz et autres stupéfiants j'ai pu absorber lors de l'écriture de cet article, et rassurez-vous, je suis parfaitement lucide pour écrire cet article.
Cet article a pour but (du moins je l'espère) de démystifier la scène "lamerz", et d'appréhender comment ceux-ci ont bien pu arriver là.
Ce concept peut paraître paradoxal (et il l'est). En effet, le mouvement hacker (s'il y en a réellement un) serait basé sur l'innovation, la découverte de techniques élégantes et originales pour résoudre un problème donné. Les hackers sont souvent associés à la culture "underground", culture elle aussi basée sur les nouvelles expériences et le rejet de la société telle qu'elle est actuellement.
Le "mainstream" quand à lui, rassemble toute la "culture" diffusée par les médias de masse (c'est-à-dire l'"internet civilisé" contrôlé par des multinationales telles que Facebook ou Google, la télévision, le cinéma grand public), qui est à des kilomètres du côté marginal et expérimental de la "culture hacker". Pourquoi donc associer les deux me direz-vous ?
Tout simplement parce que ces médias de masse génèrent une image particulière du hacker dans l'imaginaire populaire, très souvent à des kilomètres de la réalité. Les médias n'hésitent pas à nous présenter des petits singes prépubères jouant avec des logiciels prévus pour s'introduire dans les systèmes (communéments nommés R.A.Ts pour "Remote Administration Tool") comme de "petits génies de l'informatique". Ces médias ont aussi tendance aussi à amplifier les "exploits" des hackers dans les films et séries grand public comme NCIS, qui montrent des "super-hackers" capables de contourner les protections de la CIA en 30 minutes pour récupérer un dossier pour leur enquête ; ou encore grâce aux reportages alarmistes sur les vols de numéros de cartes bancaires (réalisés par les gentils africains au Zimbabwe en quête d'argent, évidemment).
Toute cette propagande contribue à ternir l'image des hackers aux yeux du grand public, les percevant comme d'horribles monstres voleurs de cartes bleues, capables de s'introduire partout là où bon leur semble.
Parmi cette population manipulée vivent des enfants et préadolescents qui sont fascinés par ces prétendus exploits pour des raisons diverses (de la soif de pouvoir à la vengence ou la curiosité malsaine), voulant "devenir hacker" pour être capables de voir le Facebook/MSN/whatever de leur copain(e)s/ennemis/chien(s), récupérer leur mot de passe pour faire des "blagues", ou encore se venger d'un autre lamer qui lui a volé son compte d'un quelconque jeu en ligne (habbo ou dofus au hasard).
Ces lamers ont la fâcheuse tendance de créer d'innombrables "communautés" de hack, où ils s'échangent différents R.A.Ts (voir définition plus haut), stealers (logiciels conçus pour voler les mots de passe stockés sur un ordinateur), botnets ou encore logiciels permettant de réaliser des DDoS tels que "LOIC" (attaque popularisée par les "Anonymous" soit dit en passant). Ces forums se font connaître grâce aux forums de jeux où sont présents les lamers, ou encore sur d'autres forums de "hack" ; se faire connaître sur ces forums de "hack" menaçant par le fait l'existence du forum, étant donné qu'une "communauté" n'apprécie pas qu'une autre communauté vienne "puber" sur la sienne.
On observe ainsi différentes communautés naissant puis disparaissant dans une guerre perpétuelle entre "communautés", dans un florilège de pages de deface et autres joyeux DDoS. Là-dessus, certains membres plus expérimentés, souvent des cybercriminels et considérés comme des demi-dieux par les lamerz, initient ces derniers à l'art du phishing, de la revente de comptes, voire du carding. Ces "communautés" sont donc des générateurs de cybercriminels, venant ainsi alimenter les reportages des mass-media et renforcer l'imaginaire populaire du "grand méchant hacker". On peut ainsi observer comment les "mass media" ont réussi à engendrer un phénomène qui au final leur rapporte beaucoup (ce genre de reportages ont un succès particulier chez Mme Michu en mal de sensations fortes), ainsi qu'aux cybercriminels et concepteurs de malwares qui peuvent ainsi revendre leurs créations sur cette scène "hacker mainstream".